Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

7.5.14

DEAN MAGRAW ET ERIC KAMAU GRAVATT
AU BLACK DOG

Dean Magraw lève facilement le poing à la fin de ses concerts. Signe collectif, instinctif, empreinte d'amour et de combat, de ralliement, affirmation que la musique jouée échappe aux nouveaux maîtres, rappel que le jazz peut encore être autre chose que sa grasse réduction bourgeoise.

Ce 6 mai, Dean Magraw est en duo avec Eric Kamau Grávátt. La frappe du batteur, déterminée, étayée d'un faisceau de danse et de nuances, d'accents francs et surprenants, où les obliques lucides retrouvent la piste du voyage, s'allie sans peine avec les prises de position, animées, profondes, du guitariste. La cohésion est forte : la musique alors, imposante silhouette, suffit à la vie.

Le chant du duo n'est pas oublieux. Il sait ce qu'il doit à sa propre histoire, mais il ne tient pas à s'y complaire, sy noyer. Il propose sa propre succession, se saisit du blues, jamais loin des violences de l'Histoire, chante une poésie en action. C'est l'impression fertile d'une grande fraternité qui s'empare de l'écoute. Après sa belle composition, "Innocence", le poing levé de Dean Magraw, magnifique et naturelle conclusion de ce set, rappelle qu'aimer c'est s'engager, âme et chair, actualiser le vivant pour les ferments du futur.

Photo : B. Zon



2 commentaires:

Mitch a dit…

What does it say ? I like those musicians.

nato a dit…

Sorry I didn't see this before.

here is a quick translation attempt :

Dean Magraw easily raises his fist at the end of concerts. Collective sign, instinctive, footprint of love and fight, of gathering, affirmation that the music played escapes the new masters, reminder that jazz can still be something other than its bourgeois fat reduction .

This May 6 , Dean Magraw duets with Eric Kamau Grávátt . The drummer’s struck, determined, supported by a bundle of dance and nuances, francs and surprising accents, where lucid obliques find back the travelling track, easily combined with the animated and profound positions of the guitarist. Cohesion is strong : music, then an imposing silhouette, is enough for life.

Music of the duo is not forgetful. It knows what it owes to his own history, but it does not want to wallow, to drown in its own place. It offers its own succession, grab the blues, never far from the violence of history, sings poetry in action. This is the fertile impression of a great brotherhood that capture the listening. After the beautiful composition, " Innocence ", the fist of Dean Magraw, appears as a beautiful and natural conclusion of this set, remembering that love is a commitment, of spirit and flesh, updating the living for the ferments of the future.