Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

30.4.11

JACQUES THOLLOT : L'APPEL DU 18 JUIN


Communiqué

Les apparitions publiques de Jacques Thollot, musicien essentiel de l'histoire du jazz en France dans un trajet qui va de Bud Powell à Sonny Sharrock, se sont faites rares ces dernières années. Ce 18 juin sera celui d'un nouvel appel qui verra le premier concert d'un tout neuf quartet du très mythique batteur au Sunside à Paris.

Si chacun des cinq disques en leader de cet ancien compagnon de Don Cherry, du fameux Quand le son devient aigu, jeter la girafe à la mer en 1971 à Tenga Niña en 1996, dessine le parcours d'une singularité, d'un monde personnel et unique où l'on croise les ombres furtives de Don Cherry, Kurt Weill ou Arnold Schönberg, le temps est venu pour celui qui est plus qu'un des très grands batteurs de jazz moderne, de faire, sans nostalgie et avec sérénité, le point sur ces années, mais aussi de délivrer davantage cette musique si particulière.

C'est donc une forme serrée (le quartet) que privilégie Thollot pour cette mise à jour qui à partir de thèmes forts aux fins arrangements entend aussi donner un bel espace d'expression à ses partenaires (" un peu comme le faisait Gil Evans "). Le retour du saxophone (absent de Tenga Niña) dans sa musique est un facteur important (" Coltrane et Elvin, tout de même … "), une façon de lier toute son histoire, celle d'un turbulent compagnon de tant de constructeurs de la musique qui a prévalu depuis 1960 à une actualité plus apaisée, mais pleine de désirs.

Pour cette formation, le batteur retrouve deux musiciens ayant participé à Tenga Niña, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le pianiste Tony Hymas (avec qui Thollot enregistra aussi en trio avec JF Jenny-Clark A Winter's Tale), et rencontre le saxophoniste Nathan Hanson que Thollot a découvert lors d'un concert de Fantastic Merlins (" des fins de phrases belles comme chez Stan Getz ").

Nathan Hanson : saxophones ténor et soprano, Tony Hymas : piano,
Claude Tchamitchian : contrebasse, Jacques Thollot : batterie

Sunside 60, Rue Des Lombards 75001 Paris le 18 juin


Photo : Caroline de Bendern

29.4.11

LES ALLUMETTES, LES DISQUES ET LA BOUTIQUE DES ALLUMÉS DU JAZZ

Vous les reconnaissez, ce sont les Allumettes, pas masquées comme l'héroïne du Journal des Allumés du Jazz*, incessante combattante des inégalités à Nichopolis, mais tout aussi dévouées à leur entourage par une action infatigable en leur repaire des Allumés du Jazz au Mans. Vous les avez vu ci-et-là, par tous les temps, dans les festivals de Jazz, à Luz St Sauveur, Sons d'Hiver, Nevers, Perpignan ou Le Mans, proposer la grande diversité de la cinquantaine de maison de disques qui constituent les Allumés du Jazz (ou bien suractives avec Le journal des Allumés du Jazz ou le site de l'association - nouvelle version dans une semaine). Et bien voilà que ces baladines (Valérie Crinière et Cécile Salle, successeures de Catherine Cristofari et Nicolas Oppenot au sein de ces Allumés-là) ouvrent une boutique au Mans le 14 mai - dernier week-end du très institué festival Europa Jazz, la boutique des Allumés du Jazz, rejoignant ainsi le sillon de grands prédécesseurs magnifiquement actifs comme les Mondes du Disque à Poitiers ou encore l'exemplaire Souffle Continu d'un autre duo tonique : Bernard Ducayron et Théo Jarrier, pour n'en citer que deux. N'oublions pas la compétence lumineuse de vendeurs tout aussi exemplaires mais prisonniers de leurs structures comme l'équipe Jazz de la Fnac Montparnasse.

Disques pas morts, mesdames et messieurs !

Car à la boutique des Allumés du Jazz, comme au Souffle Continu, on ne viendra pas seulement faire acte de consommation, mais aussi échanger, écouter, parler, s'instruire, instruire, se fendre la pipe avec les Allumettes (une expérience irremplaçable). On le faisait aussi aux Mondes du Jazz (Paris), à Jazz Unité (La Défense), chez Jazz Rock Pop (Tours) ou à Dolo Musique (Paris) et sans ces endroits, la route aurait été bien courte.

Alors non seulement : disques bien vivants - venez les toucher, vous verrez c'est impressionnant et ça fait du bien -, mais aussi musique qui fait sens, donne du sens, en reçoit et comme disait Jacques Prévert : "L'amour de la musique mène toujours à la musique de l'amour..."

Bonne chance les Allumettes !!!


* dessinée par Efix


La boutique des Allumés du Jazz Le Mans, 2 rue de la Galère - 72000 Le Mans,
tél : 02 43 28 31 30


À propos du Souffle continu sur le Glob (1)
À propos du Souffle continu sur le Glob (2)

Photo : B. Zon

NOUS : OURS, PIRATES ET INDIENS


Louis Fancher (1884-1944), artiste originaire de Minneapolis a surtout développé ses talents comme illustrateur de propagande pendant la première guerre mondiale à New-York et San Francisco. Outre ses images patriotiques de commande (et dans bien des cas, on sait qu'il vaut mieux désobéir que commander), Fancher affichait un certain goût pour l'exotisme (comme son célèbre "éléphant") et produisit quelques intrigantes images comme ce “The Thing We Call Fear” ("La chose que nous appelons peur").

Mais quel enfant pourrait avoir peur des indiens, des ours et des pirates ? Aucun. Il y aurait même là comme une trilogie de l'essence même de l'enfance et de son meilleur devenir.

Pour vaincre les peurs fabriquées qui façonne les murs privatifs de la société moderne, quoi de meilleur que de se sentir pirate, ours ou indien !

The things we call fear by Louis Fancher - Taraba Illustration Art LLC

27.4.11

DAVID ROVICS :
"STILL WAITING FOR THE CHANGE"


David Rovics, chanteur et membre de l'IWW *, est constamment sur la route, rejoignant le terrain de toutes les luttes. Ses chansons forment un commentaire permanent, précis et actif de l'autre histoire américaine, celle qu'Howard Zinn a raconté dans son People's History of United States of America). Sa dernière envoyée avant hier est destinée à Barack Obama.

"Here's a song for President Obama (and the Democratic Party more broadly) I
wrote today.

Still Waiting for the Change

I remember in 2008
A Democrat became head of state
His party won the Congress too
Then we watched to see what they would do
Vague promises and hopeful signs
Just try to read between the lines
These things take time, that's understood
And I know that patience can be good
And I'm no genius, but I'm not dumb
And I'm still waiting for the change to come

Many thought it had arrived
We felt lucky to have survived
All those years of rightwing rule
Using fear and hatred as the fuel
Now we're on the other side
And we're still swimming against the tide
The wars go on, good people die
Missiles rain down from the sky
Once I dreamed you were my best chum
But I'm still waiting for the change to come

The prisons fill up with the poor
Victims of the same drug war
Bankers fly in First Class seats
While families move into the streets
Across the country schools close down
In another bankrupt town
Oil sits on the sea floor
And now you want to drill for more
And like everybody where I'm from
I'm still waiting for the change to come

I don't know but I'd like to think
We can pull each other from the brink
I've heard it said with a sigh
This nation is too young to die
But the system's broke and what I glean
Is change must come by other means
Can you hear the whispers in the air
What we need is Tahrir Square
Until then in Washington
I'll be waiting for the change to come
Still waiting for the change to come "

David Rovics sur Youtube avant hier

Site de David Rovics

*Industrial Workers of the World : syndicat fondé à Chicago en 1905 par des anarchistes et des socialistes révolutionnaires, résolument tourné vers la justice sociale qui dès sa création, à la différence des autres syndicats, était ouvert aux femmes, aux noirs et aux immigrés (ainsi le fameux Joe Hill exécuté, comme Rovics un troubadour qui créa le Little Red Songbook). Le syndicat fit l'objet à partir des années 1910 d'une répression ultra-violente de la part de l'Etat et des milices patronales. L'IWW est toujours en activité, on se souvient au début des années 2000 de leur combat exemplaire contre la chaîne Starbucks.

Photo David Rovics au Black Dog (St Paul Minnesota) le 25 septembre 2010

13.4.11

PETER BRÖTZMANN AU CINÉMA

HIRE À CHINON MON AMOUR

Les romains construisirent à Chinon, repéré pour ses hauteurs et son climat exquis, des fortifications sur le lieu même de ce qui allait devenir le château. Le chef Viking Hasting, fils du célèbre Ragnar Lodbrok, et lui même renommé pour ses virés spectaculaires au royaume des Francs, s'était pris d'une affection quelque peu étouffante pour la ville en prélevant sans discernement tout ce qui s'y trouvait. Rois d'Angleterre et de France se disputèrent la place (le sanguinaire Richard Coeur de Lion, Henri II d'Angleterre, Philippe Auguste), la physionomiste Jeanne d'Arc y reconnu Charles VII, Louis XII délira avec la bulle du pape César Borgia le jour de son divorce avec Jeanne de France (fille de Louis XI), Richelieu confisqua les lieux en bon ecclésiastique. Tous ces gens aimaient vivre à Chinon, ville à la douceur angevine qui vit les premiers pas gargantuesques de François Rabelais, moine pas catholique. De nos jours, il y a toujours du bon pinard qui réchauff' là oùsque ça passe (un très grand vin selon les experts), il y a aussi une centrale nucléaire où se sont déroulés 58 incidents l'an passé. «La situation technique de Chinon, qui compte quatre réacteurs de 900 MW, en fait l'une des centrales les plus mal gérées du parc EDF» selon Nicolas Forray délégué territorial de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (in Libération Orléans). Les personnels semblent particulièrement exposés comme «cette irradiation accidentelle d'un salarié due à une analyse insuffisante de risques et à l'absence de définition de la conduite à tenir en cas de présence d'objets indésirables au fond de la piscine». Sans Fukishima, ces "incidents" (dans le jargon nucléaire, ce sont des "événements") n'auraient sans doute jamais éveillés l'attention de nos médias. EDF devrait faire des progrès palpables dans quelques années «Il faudra plusieurs années pour revenir dans la moyenne du parc». En attendant, buvons donc un p'tit coup en évitant la piscine puis la tasse.

12.4.11

RICHARD ALDERSON DANS IMPRO JAZZ

Dans le nouveau numéro d'Avril d'Impro Jazz, figure en bonne place une très intéressante interview de Richard Alderson *, l'homme des RLA Studios qui contribua largement (à la suite de David Hancock) au fameux son extraordinaire de ESP, la maison de disques de Bernard Stollman (son qui passionna en son temps Manfred Eicher). Sont évoqués dans cette première partie (la suite au prochain numéro) ses rapports avec Harry Belafonte, Don Schlitten, Bob Dylan (il est l'ingénieur des Gaslight tapes) et d'autres choses essentielles trop souvent ignorées par les "amateurs".

Richard Alderson, homme d'Impact, a enregistré Nina Simone, Jaki Byard, Sonny Criss, Illinois Jacquet,les Fugs, Muddy Waters, Antonio Carlos Jobim, Roberta Flack, David Sanborn, les Last Poets, les indiens du Chiapas (lors d'une sorte de retraite au Mexique) et pour ESP bien sûr, Milford Graves, Sun Râ (Pat Patrick fait la couverture d'Impro Jazz), Frank Wright, Henry Grimes, Marion Brown, Charles Tyler, Burton Greene, Albert Ayler, Patty Waters ou les Fugs avec qui il collaborera au delà de l'expérience ESP.

L'apport d'Alderson, comme ceux d'Eddie Kramer, de Rudy Van Gelder, de Stan Tonkel, Bruce Swedien ou encore de Roger Nichols qui vient de nous quitter le 9 avril, à la constitution même de la musique qui nous fascine (ou qui ne nous fascine pas d'ailleurs, ce qui ne la rend pas moins importante) est considérable, les journaux de jazz parlent (bien trop) rarement de ces hommes, Improjazz le fait, c'est tout à son honneur.

* Cette interview est réalisée par Jason Weiss dans le cadre d'un travail plus général sur ESP


Site d'Improjazz

10.4.11

LA NUIT TOMBE SUR SIDNEY LUMET
















Le réalisateur de The offence, film magnifique réalisé en 1972 (seulement sorti en France en 2007 - qu'est-ce que c'est que cette façon de prendre le type qui jouait James Bond dans un rôle intensément trouble ?), est mort aujourd'hui.

En 1960, Sidney Lumet avait mis en scène une Sacco-Vanzetti Story pour la chaîne NBC qui déclencha la controverse et affirma pour longtemps sa signature signalée dans 12 hommes en colère dans ses films les plus habités tels l'impressionnant Prêteur sur gages, les intenses Verdict et Piège mortel, des jungles citadines superbement pelliculées du Prince de New York ou d' Un après-midi de chien, de l'anti-télévisuel Network, de l'adorable A bout de course ou plus près de nous de 7h58 ce samedi-là, dernier film d'une carrière bien remplie, d'une grande œuvre quelque peu mésestimée.

Sidney Lumet, pour qui "La liberté c'est de ne jamais avoir à dire qu'on est désolé", aimait particulièrement les acteurs, leur offrant de vivre dans des métrages d'une pâte cinématographique aussi tendrement unique que sensiblement précise.

Photo : The Offence avec Sean Connery et Trevor Howard

7.4.11

MERCILESS GHOST
FELIPE CUAUHTLI
NETO
CE QUI EST IMPORTANT

Merciless Ghost, trio réunissant George Cartwright (saxophones ténor et soprano), Josh Granowski (contrebasse) et Davu Seru (batterie), se produisait au Black Dog le 2 avril dernier. Le fantôme impitoyable exige de la vie qu'elle donne tout à l'instant, qu'elle s'impose comme la manière d'épancher sa vivacité de la façon la plus forte, la plus marquée, pour sortir de toute attaque mortifère. Le fantôme impitoyable demande à cette urgence qu'elle scie les pattes du dieu impitoyable et ses penchants morbides aux sourires télévisuels. Le trio Cartwright-Granowski-Seru, soudé par une nature forte et compréhensible, convie les spectateurs (le mot n'est pas logique pour ce soir-là tant l'assemblée semblait partie prenante) à se livrer aussi, à cesser toute passivité face à l'inexorable, à s'incarner sans ombre ectoplasmique, à se dégager de tout ce qui leur fait peur, encouragés par la matière même. Quelle juste musique en ces temps de crainte, de guerre, de catastrophe nucléaire ! Musique d'un vertige qui apporte l'équilibre ; à entendre et à vivre là et ensuite.

Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir danser les femmes mexicaines de la grande toile du peintre Neto, recouvrant une large partie du mur dans le dos des musiciens. Ces danseuses, qui la veille, lors du vernissage du peintre s'étaient déjà mêlées au public en des jets de couleurs alors que Felipe Cuauhtli et d'autres danseuses et danseurs, d'autres tambours aztèques, relayaient le regard d'un profil vengeant les souvenirs souillés, les vies brisées par Cortès et sa suite incessante. Cortès et son Dieu n'avaient pas prévu que l'on puisse s'adresser en un instant aux infinis de tous côtés. Les toiles de Neto (Ernesto "Neto" Ybarra) dépétrifient la mémoire défaillante, pour que le point d'origine façonne nos résistances actuelles et futures. Le trait de Neto n'est pas oublieux, il habite en profondeur ses propres zones d'abord puis se saisit de tous leurs environs. Il trace les spectres revenus à la vie et traque impitoyablement l'absence et les zones frontières. L'exposition de Neto s'intitule : "Que es Importante" ("Ce qui est important").

Les peintures de Neto, les danses de Felipe Cuauhtli (également membre de Los Nativos dont le disque Electric Machete vient de sortir) et la musique de Merciless Ghost évaluent d'un geste, d'un espace de grandeur, le combat contre la souffrance humaine, un combat accessible, un trait d'union, ce qui est important !









Photos :
John Whiting (Merciless Ghost)
Mike Hazard - Media Mike (Felipe Cuauhtli)

5.4.11

SOUSCRIPTION POUR LA PRODUCTION DU PROCHAIN ALBUM DE DIDIER PETIT
(COMMUNIQUÉ)

Notre ami Didier Petit nous envoie le communiqué suivant pour sa prochaine production (qui fera suite à Don't Explain) destinée à paraître chez Rogue Art, une fois encore bien aguichante. Il vous offre d'y participer de plus près :











En 2009, après un voyage aux États-Unis, j’enregistrais Don’t Explain : 3 faces pour violoncelle seul dans le fameux studio Creation Audio de Steve Wiese à Minneapolis, entouré de mes amis Jean Rochard et Théo Jarrier. Une réussite si j’en crois les nombreux articles et les innombrables retours très émouvants.

À la fin du voyage, durant le trajet de retour, je songeais aux road movies américains, et j’imaginais un autre voyage, où je prendrais davantage le temps de la rencontre et au cours duquel tout serait enregistré. Un road recording en quelque sorte ! J’en parlais à mon ami Alexandre Pierrepont, écrivain, ethnologue et habitué de l’Amérique du Nord qui s’enthousiasma immédiatement et découvrant le sens d’une traversée d’Est en Ouest, la rebaptisa avec moi Le Passage du Nord-Ouest. tout était dit, je serais le musicien et il serait l’écrivain ! Tout au long de l’année passée, nous avons tracé la ligne qui va de New York et Woodstock à Seattle et Vancouver en passant par Chicago. Entre mai et juin 2011, nous passerons du temps dans chaque ville, pour jouer, échanger et enregistrer. Nous avons établi la liste des musiciens que nous souhaitions rencontrer et le road record sortira à la fin de l’année sur le label RogueArt, très belle collection qui rend compte d'une belle partie de ce qui se fait d’excitant sur la scène musicale américaine.

Depuis des années je voyage, me promenant aux USA et en Chine. Cela me permet de mieux comprendre en quoi l’Europe est une exception, et à quel point nos fonctionnements et nos pensées sont culturellement différents. Mon violoncelle est un outil formidable pour rencontrer les autres. Avec ce projet, la confrontation dans l’improvisation avec tous ces artistes proposant une musique singulière sera un moyen pour faire avancer la question de ce qui nous unit et réunit. Ainsi, de la Côte Est à la Côte Ouest, je vais rencontrer Marilyn Crispell, Andrea Parkins, Matt Bauder et Joe Morris, Hamid Drake et Michael Zerang, Jim Baker, Nicole Mitchell, Hal Rammel, Jong Jang, François Houle, Michael Dessen et Nels Cline.

-1-indiquez vos coordonnées :
-2-envoyez un chèque de 17 euros à l’ordre de
Basta, 22 rue des Bottiens, 21500 Viserny
-3-ou virez ce montant sur Paypal à didier.is.petit@wanadoo.fr
-4-laissez votre e.mail pour être au courant de l’évolution de cette aventure…

Didier Petit

Revue de presse de Don't Explain :
JAZZMAGAZINE /JAZZMAN (Choc) Huit ans après « Déviation » qui avait fait sensation par sa manière très libre de ne s’embarrasser d¹aucun diktat esthétique (fût-il d’inspiration libertaire !), le violoncelliste Didier Petit reprend les choses où il les avait laissées et signe avec ce nouveau disque en solo (enregistré cette fois à Minneapolis), un indiscutable chef-d’Oeuvre. (…) Stephane Ollivier

MACAO.FR (…) Abstraite mais sensuelle, indéniablement lyrique, cette musique ne peut que séduire, émouvoir toujours, bouleverser souvent. Ce disque me semble exprimer à la perfection la sensation, sinon la notion de liberté et stimule autant l’intellect qu’il s’adresse à l’affect de l’auditeur. Une Merveille . Pierre Villeret

ELUE CITIZEN JAZZ (…) Si l’on est touché au plus profond par
Don’t Explain, c’est parce que Didier Petit a su projeter dans cette œuvre une somme d’émotions qui dessinent un être sensible parfaitement intelligible. Un être complexe et paradoxal où chacun peut reconnaître son propre reflet, ou celui d’un humain qui nous ressemble comme un frère. Diane Gastellu

SO JAZZ (…) un musicien pour qui le jazz ne sera jamais une hygiène de vie, mais bel et bien une aventure sensible, des éclats d’âme et de la sensualité.
Don’t explain pour reprendre le maudit blues de Billie Holiday dont il nous delivre en conclusion une version hors-norme : la sienne. Jacques Denis

CLASSICA /REPERTOIRE (Choc) (…) Un violoncelle fantastiquement joué par Didier Petit (…) L’apesanteur d’un large spectre acoustique, où notes et accords –parfois pulsés par la voix- s’étirent et se précipitent pour mieux retenir l’écoute. Improvisation ? Non, paroles d’après le silence (…) Les poissons d’or de Franck Mallet

LES ALLUMÉS DU JAZZ (…) On se fait alors enlever et on se laisse bercer par «une musique singulière qui écoute le monde» Mêlant le souvenir à l’instant. (…) On en revient transporté, mais don’t explain … Valérie Crinière

LES INROCKUPTIBLES (…) On trouve beaucoup de concentration et quelques gestes impétueux, des fragments de mélodies rivalisant de présence avec des morceaux d’abstraction, des audaces instrumentales rattrapées quelquefois par une voix qui transforme en chansons minuscules les airs d’un folklore imaginaire lentement révélé.
Don’t explain est un disque à écouter avant tout, puisqu’il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Guillaume Belhomme

LE SON DU GRISLI (…) Il y a le délestement du temps, l’insécurité de l’instant, le danger des destinations. Il y a les voyages, les personnes aimées, la mémoire et les futurs à venir. D’autres suites, d’autres faces ? Contentons-nous de celles-ci, si profondément poignantes, si profondément humaines. Luc Bouquet

TELERAMA (…) le violoncelle de Didier Petit est lyrique et sensuel …

MOUVEMENT (…) lyrisme flamboyant, engagement total du corps musicien et irruption des mots, du chant, quand le désir d’expression excède la musique (…) Le violoncelliste a concocté une bombe qui fait sauter barrières et conventions ; alliages de timbres somptueux, hachures de l’espace à l’archet, bruitismes insolites, crépitations rythmiques, surgissements magiques d’une mélodie. Musique en liberté. Une musique parfois zébrée d’une belle énergie rock à la force mélodique d’une grande amplitude, animée par les joies de l’improvisation, de la composition instantanée comme des vertiges des formes et des couleurs déployées. Franck Medioni

PINKUSHION.COM (…) Trois faces pour un seul homme, et une myriade de sons échappés de cette «pratique païenne» étourdissante, de ce corps à corps avec son homologue tout de bois vêtu, tantôt frotté, frappé, chanté, enserré, relâché. (…)Trois faces improvisées du bout desquelles s’agitent des fantômes, résonne, inaltérable, le chant de Billie Holiday lors d’un ultime pas de deux. Une danse à trois, avec style. Juste sublime.

TEMPO (…) la musique de Didier Petit n’appartient qu’à lui et il vous appartient de vous l’approprier. L’objet est magnifique et la musique est inhabituelle et voyageuse.

LES IMMORTELLES . COM (…) A l’inverse de beaucoup d’œuvres qui en distribuant du ressassé prétendent à l’originalité pure, cette dernière est ici évidente. Tout se déplace à travers des liens que l’auditeur ne soupçonne pas forcément. Il n’empêche qu’il entre de plain pied dans cet ovni musical improbable construit sur des modes inhabituels de fonctionnement. (…) L’écoute de
Don’t Explain permet de jouer avec le temps. De le prendre afin de s’imprégner d’un univers complexe et simple à la fois. Un univers qui nous parle et nous apporte un supplément de sensations auditives. Cet opus sort le violoncelle de son aspect aristocratique et prouve ce dont l’instrument est capable. L’artiste le fait palpiter au rythme du corps et de ses sensations. Il secoue les limites des genres tels que le jazz, le néo-contemporain, la musique lyrique abstraite ou improvisée, que sais-je encore.

SUN SHIP (…) les rhizomes de Petit plongent dans l'humain et dans l'intime tout autant que dans les partitions magnifiques de ces glorieux ainés. (…) Nulle virtuosité affétée chez Petit dans ses six faces ; c'est un jeu qui bouillonne et qui créé à mesure de ce bouillonnement et de ses débordements. Qui vit, au sens le plus strict de la pression sanguine. Voilà des mois que
Don't Explain me suit et me poursuit parce que c'est un album magnifique, une unique plongée dans un univers d'émotion. Le violoncelliste la trouve tant les vibrations de ses cordes que dans les chocs du bois et les effets d'archets, met sa voix en unisson où en dissonance, selon le chemin et l'émotion. "Coupes et Découpes" qui ouvre l'album semble nous projeter sur une Route de la Soie à travers steppe, alors même que, plus loin, "Road Song" témoigne de longues errances dans les canyons rougeoyants d'une Amérique d'avant l'Amérique. Il fait corps avec les éléments dans une "Entropie" qu'il définit dès l'entame de la première face, puis nous parle d'un "Clinamen" peut être plus proche de Jarry que d'Epicure : "La Liberté est une variation qu'on fait subir à une contrainte...".(…) Déviation et Don't Explain sont des disques d'homme libre, c'est à dire complexe et effervescent. Les deux livrets, à tant d'années d'intervalle sont de discrets jumeaux où le musicien se livre et explique une démarche totale. C'est un indispensable voyage d'une décennie qu'il faut garder précieusement dans les moments d'errance...

1.4.11

JOHN COLTRANE : CRESCENT

Besoin d'un moment de paix, de paix nourrie... écouter un bon disque... ça se disait un "bon disque" presque comme un "bondisque" ou encore un "bond disque" ! Une évidence parmi des milliers d'autres, mais celle-ci est unique comme des milliers d'autres : Crescent de John Coltrane ! Qu'est-ce qui se joue dans Crescent? Qu'est-ce que Coltrane raconte? Qu'est-ce qu'il échange avec ses copains ? McCoy Tyner est-il sur la même longueur d'onde ? Est-ce que ça importe ? (Elvin Jones est simplement la longueur d'onde). Qu'est-ce que John Coltrane nous raconte ? Qu'est-ce qu'il se raconte ? Qu'est-qu'il s'imagine? Qu'est-ce qu'il envisage ? Crescent, musique d'espoir de soir, peut s'écouter le matin pour donner toute latitude à l'idée d'un beau jour, d'un grand soir. Un jour de paix nourrie. La longitude innée dont parle si bien Jacques Thollot. Présence et coïncidence riment. Existence aussi. Crescent éclaire d'une lumière brièvement aperçue place Tahrir. Il porte une merveilleuse autonomie visionnaire, une énergie renouvelable qui ne se dérobe jamais. Comme il est bon d'écouter un bon disque ! À lire sur le Glob Atmosphère