Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

25.2.10

ITINÉRAIRE BIS (2)
DES CHATS, DES BISONS, DES ÉTOILES ET D'AUTRES OISEAUX À LA GRANDE BOUTIQUE


"Je marche sur le rivage. J'arpente les grèves. Ma collecte : des tissus échoués, chiffons abandonnés par la mer dans le sable, fragments de mémoires, vêtements élimés venus du large, vestiges d'un monde flottant. Par le jeu des métamorphoses, je redonne corps à des matières désaffectées, issue du rebut du monde, épuisées, grignotées. Je découds, recolle, assemble les fragments. J'interroge les lignes, les tâches, les accidents. Je tente de reconstituer les bribes d'une histoire décousue."
Ces mots de Cécile Borne, familière de La Grande Boutique de Langonnet résonnent de nos simples recherches rarement formulées. La lutte des classes est aussi la lutte des corps, celle des absents limitateurs contre les présents qui assemblent les morceaux d'existences imputrescibles en ensemble réel.

Le 6 février, la navette de Sons d'Hiver emmène Fantastic Merlins et Kid Dakota à la Gare Montparnasse. Direction Lorient, puis Langonnet, autre île pour espéristes attentifs aux étoiles comme au chant des insectes. Tout le monde s'installe à La Grande Boutique, lieu qui pourrait trouver cousine définition dans ce passage de l'Homme Révolté d'Albert Camus : "Les pensées révoltées, celles de la Commune et du syndicalisme révolutionnaire, n'ont cessé de crier cette exigence de liberté et de justice à la face du nihilisme bourgeois et du socialisme césarien. La pensée autoritaire, à la faveur de trois guerres et grâce à la destruction physique d'une élite de révoltés, a submergé cette tradition libertaire. Mais cette pauvre victoire est provisoire, le combat dure toujours.".

En pleine amitié, il est, lors de succulents repas fraternels, question de Diogène, de tocsin, d'habitat, de résistance, de populations, de rythmes, de seconde école de Vienne, de l'inutile de la vanité, de forêt, de la prohibition à St Paul Minnesota et plus encore de nos lignes d'horizons. Les mégalites de la forêt aux loutres en eau claire prononcent le matin, avec une douceur de mousse végétale, le rappel de nos êtres. Les enfants sont libres.

Les Merlins, qui n'ont jamais été si proches de Brocéliande, partagent la soirée du lendemain avec le duo Guillaume Roy (violon alto) et Badgreen (images tactiles) dont le set se termine par une intense mélodie épousant la carte du ciel ; superbe relais pour annoncer les lueurs d'How the light gets in.












Merci à Bertrand, Cécile, Michel, Perrine, Manon, Valentine, Dany, Annie, ... pour cet accueil qui porte si loin.

Site de Cécile Borne



Photos : B. Zon

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